Patron du remorqueur
Thomas Salomont
Armement du Hercule
Dunkerque
La violente tempête, qui a éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi, souffle avec rage de la partie O-N-O et la mer est démontée.
Mercredi soir, le quatre-mâts français QUEVILLY, commandé par le capitaine Rault, était sorti à la marée et avait pris son mouillage sur rade pour continuer sa route le lendemain matin pour Calais, où il devait décharger le solde de sa cargaison de pétrole pris en Amérique.
Dans la nuit, le vent fraîchit, puis la bourrasque éclata. Vers trois heures, le navire chassa sur ses ancres et fut jeté sur le Hills Banck, banc que nos pilotes ont surnommé le "Gros Jacques"
L'équipage qui se croyait en danger fit des signaux de détresse et le remorqueur HERCULE de la Société Dunkerquoise de Remorquage, qui s'était aussitôt porté au secours du navire en perdition, recueillit les 44 hommes de l'équipage. Puis, il resta toute la nuit en observation près du QUEVILLY.
Le quatre-mâts QUEVILLY qui a un moteur était arrivé, il y a trois jours de Philadelphie à Dunkerque, où il avait déchargé 3.600 tonneaux de pétrole.
Le solde de sa cargaison, qui se compose de 2.300 tonneaux de pétrole est destiné à Calais.
Sources
BNF Gallica Grand Echo du Nord de la France
Archives famille Salomont
Forum pages14-18
Crédit photographique : Frederic David, Le Quevilly, le dernier pétrolier à voiles, Alan Sutton, 1996, photo page 34.
Construit en 1897, aux chantiers Laporte, de Rouen, le QUEVILLY, jauge brut 3.203 tonneaux.
Il est la propriété de la maison Leroux et Heuzey, du Havre. Il est commandé par le capitaine Rault.
Dans l'après-midi, au début de la marée, quatre remorqueurs de la Société dunkerquoise de remorquage EUROPE, DOGUE, YSER et HERCULE, ont tenté le renflouage du voilier.
Dans la soirée de jeudi, le quatre-màts QUEVILLY a été renfloué.
Ce navire qui, par suite de la perte de ses chaînes et ancres, n'a pu continuer sa route sur Calais a été ramené à Dunkerque et remorqué au bassin.